Déjà Paru
LES FAGOTS DE COURBET
Dans Matisse-En-France, Aragon transcrit ce propos de Henri Matisse : « Il y a deux catégories d’artistes, les uns qui font à chaque occasion le portrait d’une main, d’une nouvelle main chaque fois, par exemple Corot, les autres qui font le signe de la main, comme Delacroix. Avec des signes, on peut composer librement et ornementalement. »
Il y aurait ainsi deux façons de peindre, et, si ce n’est deux peintures antinomiques, du moins deux versants opposés de la peinture : une peinture du signe et une peinture de la ressemblance. Et des peintres qui peignent, les uns, ce qu’ils voient, les autres, ce qu’ils savent ou imaginent...
UN TEXTE PROVISOIRE
La poésie de Kéva Apostolova cingle, crie la vie et la mort scandées du temps de sa temporalité, elle dit l’incertitude et le déchirement, elle dit la colère et l’amour. Dans une langue parfois brutale, à la limite de la facétie de l’enfance, l’auteur pose sur elle-même un regard, que reflète le miroir du soi des autres.
LES FORTUNES DE LA VIANDE
À l’observation d’un certain type d’individus, chacun des personnages porte métaphoriquement l’organe qui le spécifie : le cœur, le poumon et le cerveau deviennent alors les emblèmes carnés de l'espèce humaine que des intoxications diverses ont dégradée.
MARIE AVANT, MARIE APRÈS
On ne connaît de Marie que la figure biblique figée de marbre pour l’éternité. Épouse de Joseph, Mère de Jésus, Mater dolorosa, sacrificielle et sacrifiée, symboliquement condamnée à l’éternelle expression extatique et aux couleurs du bleu marial et du blanc. Mais qui était-elle ? Quelle petite fille fut-elle ? D’avant, on ne sait rien. Dans l’après de l’avant de l’après, tout est à inventer de l’enfance, de l’imaginaire et de la liberté de Marie...
LES IMPRÉVISIBLES
Un carnet, une feuille blanche, un crayon de bois, l'esprit alors s'échappe et l'automatisme invoquant peut-être les puissances de l'inconscient guide la main. Pourquoi ce personnage grotesque, ce nez bizarre, ces oreilles ridicules, pourquoi ce chapeau avec de la fourrure, ce corps et ses accessoires contradictoires... ?
LE CHAT DE FAÏENCE AU LIEU D'ÊTRE EN CHAIR
— INÉDIT —
Le Chat de faïence au lieu d’être en chair est le premier texte de Jean Baudrillard. Il s’agit d’un poème daté de 1949, l’auteur avait alors vingt ans.
L'UTOPIE ET LA VILLE
Être pleinement de son époque empêche de fixer son regard sur elle pour mieux la saisir. Le présent est devenu si envahissant... La crise que nous traversons ne s’accompagne paraît-il d’aucune alternative. Comment la raconter, cette crise ? Elle ne porte pas de nom. Instrument de gouvernance et de normalisation en même temps que principe dialectique, la crise cherche toujours à instaurer sa raison supérieure. On fait semblant d’adhérer au présent, mais une naïveté sincère et grave, une candeur extrêmement sérieuse ont disparu. Et pourtant, au fond ça résiste encore un peu. Au vent de l’éventuel, l’Utopie reste un sentiment plus partagé qu’on ne pourrait le croire.
JEAN BAUDRILLARD PATAPHYSICIEN
Dans ce texte prononcé lors de la manifestation « Baudrillard is back », à Reims, en 2009, François Séguret dévoile un secret jusqu’alors bien gardé : Jean Baudrillard, pataphysicien.
HARD MEMORIES
Dans ce texte prononcé lors de la manifestation « Baudrillard is back », à Reims, en 2009, le psychanalyste Michel Neyraut rend hommage à son ami de jeunesse et camarade de lycée en évoquant quelques-uns de leurs souvenirs communs.
MELVILLE
— RÉÉDITION —
«De l’aventure métaphysique du Capitaine Achab qui, dans Moby Dick, poursuit le Léviathan jusqu’aux confins de la terre, au récit de Billy Budd, le “beau marin” ignorant du Bien et du Mal et pendu au nom de la Loi, en passant par les ambiguïtés de Pierre, dont le travail d’écrivain se perd dans les replis et les soubassements de l’être, la quête de Melville ne visait pas moins qu’à ébranler les assises du monde. Quête difficile, titanesque, voire impossible, qui, pour Melville, s’acheva dans le désastre, tant il est extraordinairement complexe de remonter en deçà de l’équilibre des dieux et de Dieu même, de saisir quelque chose du paradis toujours déjà perdu.»









