Déjà Paru
J'AFFIRME
— RÉÉDITION —
Mouvement de l’utopie concrète
“L’utopie concrète ne part pas de rien même si une bonne dose d’innocence maintenue est nécessaire à son énonciation, il y a donc des preuves qu’il arrive que du sens apparaisse, que l’idée de vivre ensemble s’impose à tous.
L’idée de réenchanter le monde se nourrit de ces traces, de ces preuves qui sont des preuves de la volonté, pas de la volonté qui triomphe dans l’exclusion nazie de l’autre, de la volonté qui vous vient par effraction de sens, par excès de mémoire heureuse, par décision de vie.
J’affirme donc qu’il faut préparer une insurrection du sens.”
CAHIER PIERRE CLASTRES
Ce Cahier autour de Pierre Clastres propose au lecteur un ensemble de textes de l’ethnologue, sinon inédits du moins difficilement trouvables, et des contributions de philosophes et d’écrivains réfléchissant aux voies nouvelles ouvertes par une œuvre qui, malgré son inachèvement, apporte un autre regard pour penser la question politique et la condition de la liberté. En outre, des articles et des préfaces aident à prendre connaissance de la réception de Pierre Clastres dans les pays d’Amérique latine, où son œuvre est une référence constante pour les ethnologues aussi bien que pour les philosophes. Il semblerait ne pas en être de même en France, où les différentes orthodoxies qui définissent la « science normale » sont rétives à la nouvelle anthropologie politique qu’avait développée Pierre Clastres.
La publication de ce livre est une tentative pour y remédier et accorder à cette œuvre phare la place qui lui revient aux côtés des plus grands.
HISTOIRES D'ESPACES
Ce livre tente de percer le secret reliant l’espace qui n’existerait que par le temps et le temps qui n’existerait que par l’espace. L’auteur associe ces notions puissantes en liant la démonstration aux sensations, aux goûts, et enfin à l’esthétique, mère des souvenirs et de l’Histoire.
TUEUR DES MERS
Échoué dans un port breton, un déménageur au chômage est prêt à payer de sa vie pour sauver le brûlot – écrit entre le 21 avril 2002 et son suicide cinq ans plus tard – par son ancienne compagne anarchiste. Ballotté, perdu, retrouvé après mille péripéties, ce pamphlet parvient enfin au lecteur.
De satires politiques en histoires d’amour, une vision violente, burlesque, poétique et libératrice de la France des années quatre-vingt à nos jours. La noirceur du constat est tempérée par une incursion en 2029 : la terre, l’amour, le sexe existeraient encore !
LA RHÉTORIQUE DES CULS
Dans un présent et un passé proche qui s’entremêlent, un jeune homme livre ses errances érotiques et ses rencontres avec quelques figures du quartier anarchiste à Athènes, où il vit. En marge d’observations sur les étroites relations qu’entretiennent politique et sexualité dans l’organisation intime et sociale, il fait aussi entendre le terrible récit d’un enfant vulnérable dans une famille nombreuse où règne l’inceste ; assigné à l’identité de sa sœur morte, violé et abusé par son frère aîné jusqu’à l’adolescence, incertain de son identité de genre, il fugue une nuit, cherchant à découvrir qui il est…
TRILOGIE DE L'ENFER
La Mère s’impose, s’interpose et ouvre le bal. Puis, au cours des trois textes : En dessous de l’enfer, l’amour ; L’enfer, l’alcool ; Au-dessus de l’enfer, la guerre, les chronologies s’inversent de manière fantaisiste... La Mère, morte, contemple sa Fille. Fille qui, adulte, en certaines situations se transforme en éléphant en peluche de couleur anthracite, qu’elle perçoit rose dès lors qu’elle l’imagine, Éléphanteau, en représentation de sa virtuelle descendance. Comme dans toutes les familles, on retrouve dans ces textes les fantasmes de l’amour, la confusion des sentiments et les ambiguïtés de la domination.
LIBELLE DE L'IMBÉCILLITÉ
« “Il faut être absolument moderne”, disait Rimbaud, en se sentant devenir imbécile. » (J.C.B.)
L’imbécillité, de nos jours, n’est probablement pas plus imbécile que celle d’avant mais le parfois mal-t-à-propos de la modernité lui fait reprendre le devant de la scène pour la simple raison que, a contrario des époques passées, elle s’expose. On nous la montre sous toutes ses coutures, on nous la fait entendre sur tous les tons par le biais d’un voyeurisme récurrent, ce qui en contrepartie a sûrement l’avantage de nous rendre intelligents ! Seulement, trop c’est trop, la nausée atteint parfois ses limites et pour un peu on en reviendrait au vieil adage : “Pour vivre heureux, vivons cachés”, car quelle tristesse si l’on ne peut même plus être un imbécile en solitaire.
Jean Claude Bilheran propose dans ce libelle quelques thèmes moqueurs de l’imbécillité sous forme d’aphorismes regroupés du numéro 1 à 254.
SANDWICH CARACTÉRIEL
“Nous avons rentré le chrysanthème. Pour ne pas qu’il gèle, parce que nous pouvons dire non et tenir encore. Rigoler aux discours et supporter les journées enchaînées, les accidents imprévisibles toujours. Tiens, aujourd’hui plutôt qu’hier ? Là-bas c’est l’été... Quelle est donc, l’hiver, cette idée du soleil ? Cette boîte marquée haut et bas, une latte en diagonale. Cet équilibre perdu. Ces marques baffées derrière l’oreille. Ce compte en banque à l’agence, encombré de sueurs... ”
LE DEUIL DES DEUX SYLLABES
“Aujourd’hui, j’ai recommencé. Je ne sais pas quoi en penser, je croyais que j’étais guérie, comme si c’était une maladie, une simple maladie qui expire aux remèdes. Le temps en était un, en pleins déliés lisibles tout en haut de l’ordonnance. Des tours d’horloge par milligrammes, de la patience en gélules et de l’espoir en gouttes. Un céladon serein, vingt-cinq dans un verre d’eau matin midi et soir. Le tournoiement des aiguilles se reflétait au blanc de l’œil tandis que chaque gorgée m’ancrait dans un réel glucosé d’optimisme.”
L'OMBRE ET L'ANNEAU
“Par inadvertance ou presque, se penchant au-dessus du puits, il venait d’apercevoir le reflet de la dame sur le miroir sombre des eaux, pensant d’abord qu’il s’agissait d’une étrangère importune ou d’une apparition aquatique montée des profondeurs, avant de reconnaître justement la dame qui était l’être au monde qu’il chérissait désormais le plus.”